lundi 13 mars 2023

Comme chien et chat – Fragment 9


Le lendemain ce fut compliqué de faire face à Lee et Izuku. Les trois garçons sortirent de leurs chambres en même temps : Katsuki de la sienne, Lee et Izuku de celle de Lee. 

Un silence de gêne était palpable, mais Katsuki le brisa l'air de rien. "Salut" maugréa-t-il à l'encontre des deux amants.

Lee lui répondit avec un sourire éclatant de celui qui a passé une excellente nuit. Izuku, quant à lui ne répondit rien. Son copain le pris par la main et ils se retrouvèrent tous les trois dans l'ascenseur.

Une pensée traversa l'esprit de Kacchan. Ce fameux jour où Deku avait bloqué la porte de peur qu'elle ne se referme sur lui, entre eux et qu'ils ne puissent plus jamais l'ouvrir. Ce mur de glace qu'ils craignaient de bâtir était désormais en train de s'installer entre eux.

Deku savait, il devait savoir ce que Kacchan ressentait. Cette colère froide, cette frustration et ce désir insatisfait de ne pouvoir serrer son meilleur ami contre lui. Il se maudissait. Au fond de lui, il se maudissait.

Il entendait sa voix presque tous les soirs. Il ne pouvait s'empêcher de l'imaginer, de le désirer. On aurait presque dit que tout était fait exprès pour l'aguicher, le rendre fou. Quand Deku se faisait prendre et qu'il gémissait, on aurait dit que c'était pour lui qu'il criait.

Katsuki fut arraché de ses pensées par Lee qui saisit la main de Deku et cet imbécile au cheveux verts qui sembla se réfugier dans son regard. Lui faisait-il peur à ce point ? Le détestait-il à ce point que le premier venu était une délivrance ?

Le blond savait qu'il exagérait en traitant Lee de "premier venu". Lee avait tout du bon garçon, celui qu'on a envie de présenter à ses parents. Il soutenait Deku, l'aimait et prenait soin de lui. Katsuki devait se réjouir pour lui. C'était son rôle d'ami après tout. Ne pas piquer de crise, ne pas l'empêcher d'être heureux, même si ce n'est pas avec lui.

Katsuki s'était arrêté au milieu du couloir et il regardait la scène se dérouler devant ses yeux. Lee et Deku qui riaient avec Naruto et Denki. Sakura et Ochako qui venaient se resservir un lait chaud. Le reste du groupe qui papotait ou terminait de se préparer.

Ce n'était pas différent de d'habitude. Cette scène, il la connaissait. Il l'avait vécue tous les matins depuis trois ans maintenant.

Enfin, à quelque chose prêt.

D'habitude, Deku lui préparait son café, le regardait avec un sourire qui en apparence l'agaçait, mais au fond le rassurait. Il prenait de ses nouvelles et s'asseyait à côté de lui. Cette routine n'existait plus désormais. Discrètement, Lee avait pris sa place.

Et quelle place ! Une place qu'il occupait clandestinement. Une place qu'il n'a jamais su saisir entièrement, car il lui était impossible de reconnaître ses sentiments.

Katsuki serra les dents. Il n'avait pas faim, pas soif. Soudainement, il voulait que le monde s'efface, se supprime. Il ne voulait pas faire semblant d'être heureux pour Deku. Il le voulait avec lui, pour lui. 

Il se vit marcher jusqu'à sa hauteur, le tirer des bras de Lee et l'embrasser, l'enlacer et décrétant, là ici et maintenant que Deku lui appartenait. Il l'imaginait rougir et se blottir contre lui. Il savait qu'il s'excuserait à sa place mais accepterait toute la démarche. Il n'attendait que ça, pas vrai ? 

Un visage se plaqua contre celui de Katsuki, l'arrachant de son rêve éveillé. De loin, c'était presque comme si les deux s'étaient embrassés.

"Tu es bien songeur de bon matin, taquina Naruto, son souffle sur sa joue"

Katsuki tourna la tête sans plus de réaction et fit demi-tour vers chambre dans un râle bref.

Le regard rieur de Naruto croisa celui de Izuku. Si ce dernier en avait eu l'aptitude, il l'aurait tué.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Évolution Littéraire 2

J'ai revu mes objectifs rédactionnels à la baisse. Désormais, je comptabilise toute forme d'écriture autre que relatif à mon activit...