mardi 28 février 2023

Comme chien et chat – Fragment 3


"J'aurai préféré ne pas te trouver là, avoua franchement le jeune homme aux cheveux rouges"

Eijiro se trouvait devant la chambre ouverte de Deku, Katsuki à l'intérieur. Le blond ne broncha pas face à l'intervention de son ami et poursuivit ce qu'il avait entamé sans se soucier le moins du monde de sa présence.

"Je sens que je vais le regretter, mais je vais quand même te poser la question, soupira-t-il, qu'est-ce que tu fous au juste ?
- T'occupe, c'est pas tes affaires, répondit Kacchan du tac au tac"

Sans calculer sa réponse, Kirishima s'accroupit à côté de lui.

"Si tu cherches des indices sur ce que fout Midoriya ce samedi après-midi au lieu de réviser dans sa chambre comme à son habitude, tu pourrais me demander au lieu de passer pour un véritable psychopathe. lâcha-t-il sur le ton le plus naturel qui soit
- T'occupes je t'ai dit, répliqua de nouveau Kacchan, je sais où il est, ce connard de Deku
- Alors qu'est-ce que tu fous ? répéta Kirishima
- Je m'assure qu'il regrette son audace jusqu'à la fin de ses jours." lui sourit Katsuki en enfonçant son regard dans le sien

Eijiro resta interdit quelques secondes avant de finalement froncer les sourcils et d'attraper son ami par l'arrière du col pour le tirer hors de la pièce.

"Mais lâche-moi !! pesta le blond
- Jamais ! Il est hors de question que je te laisse nuire à Midoriya !
- Je ne lui nuis pas !! gueula-t-il, Je lui fais regretter son audace, c'est différent !"

Kirishima le lâcha dans le couloir et ferma la porte de la chambre de son ami.

"C'est exactement pareil. Tu crois pas que tu l'as assez torturé comme ça ? Cette année est votre dernière ensemble et tout se passait bien jusqu'à présent ! Pourquoi tu irais te venger de son changement de planning, d'une façon aussi sournoise en plus ! Ça ne te ressemble pas !" le gronda le roux

Katsuki fit la moue. Il n'avait pas complètement tort.

"Ce n'est pas son changement de planning qui m'énerve, finit-il par déclarer
- C'est quoi alors ? Et puis qu'est-ce que tu faisais dans cette chambre accroupit par terre ?
- Je marquais mon territoire."

Alors Kirishima rouvrit la porte et découvrit une flaque, à l'endroit précis où se trouvait Katsuki quelques minutes plus tôt.

"T'as quand même pas...? hallucina Kirishima
- Eh ouais ! J'ai pissé sur son sol ! ricana-t-il l'air satisfait
- Putain Bakubro !! Tu crains !!" 

Les deux amis se regardèrent et puis ils explosèrent de rire.

"Carrément ! Ça craint trop de faire ça ! surenchérit Katsuki
- Tellement ! C'est trop drôle putain t'es fou !! hurla Eiji
- Ouais je sais ! admit le blond, Mais rien que d'imaginer la tête de putain de Deku quand il rentrera avec Lee et verra ça, je suis mort de rire !!
- Alors c'est pour ça ! sourit doucement le roux en calmant son fou rire"

Kacchan se calma et sourit à son tour, plus tristement que son compère.

"Ouais c'est pour ça, dit-le le regard dans le vide." Puis, se tournant vers Kirishima, il ajouta "Je suis minable hein ?".

Le roux secoua la tête.

"Je trouve pas. C'est dommage que tu n'arrives pas à admettre ce que tu ressens, mais au vu de votre passif, ça reste compliqué."

Les mots de son ami résonnèrent en Katsuki et un silence s'installa. Kirishima finit par le briser.

"J'ai une meilleure idée que ta flaque de pisse au milieu de la chambre de ton crush
- Oi ! se plaignit Katsuki
- T'inquiète, écoute. On va aller le chercher au combat de Lee et lui proposer une soirée, comme ça aucune chance qu'il finisse avec lui !"

Katsuki regarda son ami. L'amour qu'il ressentait pour lui en cet instant était incommensurable. Il éprouvait une reconnaissance infinie à le compter parmi ses proches.

"Merci." lui dit-il si doucement que l'autre n'entendit pas

Après avoir nettoyé la chambre de Deku, Katsuki et Kirishima se préparèrent et filèrent en vitesse au combat de Lee. Ils arrivèrent juste à temps pour le voir finalement exploser la figure de Neji qui, vaincu, se trouvait immobile à terre.

Kirishima repéra Deku dans la foule et, au moment d'aller l'aborder, Katsuki le retient d'une main. "Attends." et le roux s'exécuta. Devant eux, Deku se faufilait au milieu de la foule pour s'en extirper, laissant le regard de Lee le chercher en vain.

Il avait pourtant vu le combat.

Était-ce sa manière de refuser ses avances ?

"Tu t'es inquiété pour rien on dirait, constata Eiji, Izuku s'en va de lui-même.
- On dirait bien ouais... répondit-t-il"

Mais quelque chose le travaillait. Pourquoi Deku n'allait-il pas au moins le féliciter.

Il décida de le suivre et son fidèle compère lui emboîta le pas.

Deku était maintenant bien à l'écart de la foule, à l'arrière d'un bâtiment. Il s'était laissé glisser sur le sol. Katsuki et Kirishima, invisibles et inconnus de leur proie se tenaient sur le côté du bâtiment.

Le jeune homme aux cheveux verts appuya son front contre ses genoux repliés et fourra sa tête dans cet espèce de refuge enfantin. Il devait cacher une peau cramoisie tandis que d'indécentes idées lui traversaient l'esprit. Puis, comme à son habitude, il se mit à parler seul.

"Putaaaaiin, si je rentre maintenant Kacchan va me tuer !!... se lamenta-t-il"

Il marqua une pause.

"Quoique... peut-être pas en fait, soupira-t-il en relevant la tête, en fait, il savait pour ce rencard et pour Lee et il n'a rien fait... Il ne s'est pas interposé. Ça veut dire que c'est bel et bien finit cette histoire ?"

Il marqua une nouvelle pause. Katsuki et Kirishima gardèrent leurs oreilles bien ouvertes, bien que le roux ne put s'empêcher de se sentir coupable de faire preuve d'autant d'impudeur.

"Si c'est finit... pleura Deku, ça veut dire que je suis libre ?"

Les larmes coulèrent franchement après cette réalisation. Elles surprirent Katsuki dont le coeur se serra. Comment ça libre ? S'il se sentait libre maintenant, c'est qu'avant ce n'était pas le cas ? Que lui, Katsuki Bakugou, l'emprisonnait ?

"Libre..." murmurèrent tous deux Katsuki et Izuku

Des gouttes salées perlèrent de leurs quatre yeux. Katsuki attrapa Kirishima par le col et le tira vers la sortie. "J'en ai assez entendu. lâcha-t-il pour toute explication
- Mais attends ! protesta Kirishima, je suis sûr que ce n'est pas ce que tu crois ! 
- C'est évident : il l'a dit ! s'énerva Katsuki, Y avait pas de putain d'amitié, je l'emprisonne, je l'étouffe. Je sais pas ce que je veux et il en souffre ! C'est ça la putain de vérité !!"

Il lâcha Kirishima et poursuivit sa route les mains enfoncées dans ses poches.

Sur le chemin, ils croisèrent Lee.

"Eijiro-san, Katsuki-san, les salua Lee, vous avez assisté au combat
- À la fin seulement, mais joli final ! le félicita le roux"

Katsuki ne répondit rien.

"Avez-vous vus Izuku-san ? Il devrait être ici mais je ne l'ai pas encore vu.
- Ah, c'est-à-dire que, commença Kirishima
- Il est déjà rentré. le coupa Katsuki"

Lee lui jeta un regard sévère.

"Ce n'est pas à cause de toi, j'espère ? 
- Ta gueule Gros Sourcils. J'ai rien à voir là-dedans. Il a dit qu'il se sentait pas bien et il est rentré.
- Ouais voilà. tenta de le soutenir son ami
- Je vois, rétorqua Lee, et–"

Katsuki le coupa une nouvelle fois.

"Pour tout te dire, j'étais venu l'empêcher de te voir après le combat, mais j'ai pas eu besoin de le croiser ou de le convaincre, il est parti de lui-même.
- Il a vu mon combat ?! s'écria Lee"

Katsuki fut surpris. Il venait littéralement de lui dire que son date était rentré, mais tout ce qui l'intéressait était de savoir si le concerné avait vu son combat.

"Oui, oui il l'a vu. lui répondit-il"

L'expression sévère de Lee se changea alors en un sourire rayonnant.

"Ouf ! Tant mieux alors ! lâcha-t-il soulagé comme un poids infiniment lourd venait de lui tomber des mains, je suis content
- De quoi tu parles ? grogna Katsuki"

Lee vissa son regard dans le sien et, avec un sourire confiant, il déclara : "Battre Neji revenait à lever une sanction auto-imposée de non relation amoureuse. Il était au courant. Donc s'il a vu que je l'ai battu, il a dû comprendre la force de mes sentiments."

C'était pour lui que Lee s'était battu, pour se donner le droit de l'aimer.

Son objectif personnel avait soudain pris plus de poids. Les enjeux n'étaient plus les mêmes maintenant qu'il aimait Izuku. Il fallait qu'il se surpasse et il l'avait fait. Et Deku l'avait vu.

Deku l'avait vu.

"Libre... murmura Katsuki"

Lee et Kirishima le dévisagèrent.

"Tu es libre de lui déclarer ta flamme maintenant. réalisa Katsuki à voix haute, le regard sombre
- Exact ! répondit Lee avec un immense sourire"

Il posa sa main sur l'épaule de Katsuki et ce dernier ne pris même pas la peine de se dégager. Tandis que l'autre s'était acharné à gagner un combat pour lequel il s'était entraîné pendant dix ans, lui était parti pisser sur le sol de sa chambre. Quelle merde putain. Quelle merde. Le seul perdant ici, ce n'était pas Neji, c'était Katsuki.

Perdu dans ses pensées, il n'entendit même pas Lee leur dire au revoir. Deku était parti et le terrain était quasiment vide. Seul Kirishima restait à ses côtés essayant tant bien que mal de le secouer pour qu'ils rentrent au dortoir avant le couvre-feu.

Katsuki tomba en étoile de mer dans l'herbe verte autour de lui. Il cacha son visage de son avant-bras et pleura.

"Je suis vraiment trop con putain !!
- Ça c'est clair ! lui rétorqua Eijiro
- T'es pas obligé d'en rajouter enfoiré, sanglota Katsuki
- C'est mon job de meilleur pote ça, ricana le roux"

Eijiro s'assit à côté de lui, le regarda puis, finit par détourner les yeux vers le ciel, un doux sourire accroché aux lèvres. Il attendit que les sanglots de son ami se calment pour lui dire ce qu'il ressentait.

"Tu sais Bakubro, le coup de la pisse sur le sol... c'était quand même super drôle."

lundi 27 février 2023

Comme chien et chat – Fragment 2

Il avait dû rassembler tout le courage et toute la volonté du monde pour se tenir devant lui. Jamais il n'aurait pensé que cette épreuve soit la plus difficile de sa vie. Il avait pourtant déjà confié ses sentiments à Sakura par le passé. Son rejet n'avait même pas été méchant. La seule douleur qu'avait éprouvé Lee était plutôt comparable à de la pitié car elle ne cessait de courir après Sasuke. Finalement, lorsqu'elle avait finit par sortir avec lui, Lee était heureux pour elle. La savoir heureuse le comblait de joie et c'était suffisant.

Il était retourné à ses préoccupations principales, à savoir : battre Neji. Chose qu'il n'arrivait décidément pas à faire, peu importe le nombre d'heures qu'il s'entraînait. "Tu es un génie de l'effort !" avait déclaré son maître. Lee soupira. Parfois, ses encouragements n'étaient pas les plus malins. Maintenant qu'il avait grandit et accepté son niveau, il se rendait compte de la cruauté dont avait fait preuve son maître à sans cesse refuser de le confronter à la réalité qui est : à effort égal, le génie aura toujours l'avantage.

Et Neji s'entraînait. Beaucoup. Lee avait donc compris cet égard de la plus rude des façons : en se faisant exploser par Neji pour la 133ème fois. Il n'en voulait pas à Gai, son maître. Sûrement qu'à sa place il aurait fait pareil. Mais le choc était quand même brutal.

Neji n'avait même pas sourcillé face à sa plus puissante technique. "Depuis quand la distance qui nous sépare est-elle si grande ?" avait-il songé. Lui même n'en revenait pas. Quand bien même il haïssait cette situation dans laquelle il se trouvait, il ne pouvait s'empêcher d'admirer la force de la nature qu'était son plus grand rival.

C'est ce jour-là, le jour de cette fameuse défaite, la veille de son entrée à UA que Lee avait fait la rencontre de Izuku.

Cet après-midi-là, Lee avait décidé de jouer le tout pour le tout. Il voulait battre Neji au moins une fois avant d'entrer à UA. Se lançant des défis à lui-même pour se surpasser, Lee avait décidé que s'il perdait, il perdait le droit d'aimer qui que ce soit. Droit qui lui serait restauré le jour où il battrait Neji.

Quand bien même Lee avait voulu se relever lorsque Neji l'avait écrasé à terre, son corps ne répondait plus. Il était allongé, impuissant, le visage dans la terre. Son rival lui avait proposé de l'aider, mais Lee avait refusé. Par respect, Neji l'avait laissé là, sur le terrain vague derrière sa future école.

Une fois qu'il était seul, complètement seul, les larmes avaient commencé à jaillir, transformant la tête sous lui en une légère boue qui achevait de salir son visage et de le rendre encore plus pitoyable. Mais Lee s'en foutait. Il avait la rage, la haine d'avoir perdu. Mais plus encore : qu'est-ce que Neji était cool !! 

Et ça, ça, ça le rendait malade.

Dans son torrent de larmes, il ne vit pas s'approcher une silhouette qui s'accroupit légèrement pour lui tendre la main avec un grand sourire.

"J'ai vu ton combat, tu l'auras la prochaine fois !!"

C'était Izuku Midoriya, un jeune élève de UA. 

Soudain, le corps de Lee se mit à pouvoir bouger. Il ne pouvait pas supporter de voir ce garçon lui tendre une main si pure et si sincère alors que lui restait là à s'apitoyer sur son sort. C'était intolérable, inacceptable. Aussi, il se releva d'un coup : "Ouais !!". 

C'est ainsi que Lee fit la rencontre du jeune homme aux cheveux verts qui se tenait désormais en face de lui, peut-être aussi nerveux que lui.

Il avait appris à le connaître avec les années et savait qu'il était tout sauf dans le jugement. Izuku était un garçon compréhensif et pur.

Pourtant, c'était si difficile de lui déclarer sa flamme.

"Je... commença Lee car il fallait bien commencer quelque part, j'aimerai qu'on discute tous les deux

- Oui, c'est pour ça que je suis là, sourit Izuku qui venait de faire le déplacement vers l'extérieur du bâtiment à sa demande

- Ah oui, c'est vrai, je suis bête, s'excusa Lee

- Mais non, ne t'inquiète pas, je t'écoute, le rassura Izuku"

À ce rythme, et au vu de leurs personnalités respectives, l'échange n'avancerait jamais. Aussi, Lee pris une grande inspiration et courba l'échine.

"Accorde-moi un rendez-vous Izuku-san !! s'écria-t-il"

De sa posture, il ne vit pas Izuku rougir.

"Que... de quoi ? balbutia ce dernier

- Un rendez-vous ! Amoureux je veux dire ! précisa-t-il comme si cela avait été nécessaire, J'ai un combat vendredi. Nous sommes mardi donc vendredi j'aimerai que tu assises à ce combat.Si je gagne, j'aurai le droit officiellement de te proposer de sortir avec moi, alors..." Il se releva et fixa son regard dans le sien. "Accompagne-moi. Soutiens-moi. Et lorsque je l'aurais gagné, deviens mon petit ami !!"

Izuku était rouge écarlate. Lee le voyait. S'il réagissait ainsi, c'est bien que l'attirance qu'il avait perçue était réciproque. Cela le rassura.

"Et si... tu perds ? hasarda Izuku en détournant le regard

- Alors je te ferais mes plus plates excuses pour t'avoir fait perdre ton temps."

Izuku parut réfléchir quelques instants.

Ce sont pour ces quelques instants que Lee avait dû rassembler toute la force et tout le courage du monde.

Il était certain que Izuku était gay, ou au moins bi. Il le savait car cela se voyait à la façon dont il regardait Katsuki. Seulement, le blond ne semblait pas lui prêter attention ou alors, il prenait Izuku pour acquis et ne se donnait pas la moindre peine.

La veille, Lee s'était assuré d'annoncer aux habitants du dortoir qu'il ferait sa déclaration prochainement. Il n'avait pas fait cela à tout hasard. Il n'avait pas choisi ce moment précis pour rien. Non, en fait c'était une déclaration de guerre ouverte à Katsuki. Il était officiellement son concurrent dans le coeur d'Izuku. Et là, il venait d'entrer dans l'arène.

La bataille venait de commencer.

Lee savait que Deku aimait Kacchan. Mais, comme avec Sakura, il devait aller au bout de cette expérience. Connaître le fond de ce qu'il éprouvait pour ce jeune homme à la tignasse verte.

"C'est d'accord. déclara Izuku, Je viendrai voir ton combat."

Mais vendredi arriva et Lee n'avait pas vu Deku. Il avait gagné pourtant. Battu Neji. Il pouvait de nouveau aimer quelqu'un. La victoire était moins savoureuse sans son coeur avec lui pour la fêter.

"Félicitations pour ton combat Lee-san ! s'écria Izuku deux jours plus tard"

Lee le contempla, interdit pendant quelques secondes.

"Pourquoi n'es-tu pas venu ? demanda-t-il finalement"

Izuku paru surpris.

"J'étais présent. J'ai vu ta victoire face à Neji. Elle était très impressionnante ! Félicitations ! sourit-il de nouveau

- Pour quelle raison n'es-tu pas venu me voir alors ? demanda Lee la gorge nouée"

Il aurait tout donné pour que Izuku soit là ce soir. Ce dernier parut réfléchir un instant, comme s'il choisissait ses mots avec plus de précaution.

"Comment dire... commença-t-il, Je ne voulais pas te voler ce moment." Il fit une pause. "Je ne suis pas prêt à te donner ma réponse pour sortir avec toi et je ne voulais pas, qu'en cas de refus de ma part, tu associes cette victoire à une déception amoureuse. Cela aurait été cruel de ma part.

- Je vois, soupira Lee avant d'esquisser un doux sourire, Tu es vraiment pur Izuku

- Pur ? s'étonna-t-il, Je me demande... murmura-t-il pour lui-même en baissant les yeux doucement"

Le regard de Lee lui sourit chaleureusement. Izuku en rougit.

"Ton coeur est celui d'un ange."

dimanche 26 février 2023

Habitudes

Depuis quelques temps je fais de mon mieux pour agir différemment. Il y a des choses qui font que j'ai vraiment envie de m'améliorer, de donner le meilleur de moi-même. Par exemple, j'aimerai être capable de retranscrire les histoires que j'ai dans la tête, que ce soit en écriture, en dessin ou en vidéo.

Habituellement, je me contente de rêver ou tout au plus de noter les idées passagères que j'ai. Je n'agis pas immédiatement sur ces idées. Maintenant, je fais de mon mieux pour entamer quelque chose suite à une idée. Agir sur l'idée permet de la concrétiser presque instantanément. C'est précieux, le concret d'une idée.

Le problème et la beauté des idées est qu'elles s'envolent aussi vite qu'elles arrivent si on n'agit pas dessus. Et j'aime, par-dessus tout, ces visions qui me parviennent comme des messages angéliques. Plus que tout, j'aimerai les transmettre.

Je ne sais pas si vous connaissez le principe de médiumnité. Entre autre, le medium est un individu faisant passer les messages des morts. Nous sommes tous mediums, mais à différents degrés. La plupart ne sont pas conscients de cette aptitude.

Il y a des gens sur internet qui en forment d'autres à devenir medium, qui leur lise les cartes, canalisent des messages, les coachent, les inspirent en diffusant des messages d'amour intuitifs et visés. Pourquoi pas.

Je suis d'un autre avis.

S'il y a bien une chose que j'ai appris de la pratique spirituelle, c'est qu'à moins de s'y consacrer pleinement et d'aligner sa vie en fonction, il n'y a pas de raison d'en faire tout un plat.

Je veux dire, on grandit bien plus en se concentrant sur ses passions et aspirations que sur sa lecture du tarot pour répondre à la question "lequel de mes crushs m'aime en secret".

Dieu se trouve partout où l'on trouve. Les réponses sont sous nos yeux, exposées en pleine lumière et c'est nous qui les fermons. Comme le dit l'artiste : "face à la lumière intérieure, c'est nos yeux qu'on plisse".

Cette discipline que je m'impose d'écrire quotidiennement me libère. J'aimerai intégrer l'habitude de dessiner quotidiennement aussi. Je suis en train de le faire. Plus tard, ce serait bien d'y ajouter un apprentissage, comme les mathématiques ou le japonais.

Mais allons-y progressivement.

Il n'y a rien de pire que de hâter les processus.

Ces derniers prennent du temps, c'est ainsi. Il faut l'accepter et tenir quotidiennement. Peu importe le résultat, peu importe l'issue. Le faire et laisser le reste à Dieu.

Mon prof de dessin m'a donné un conseil : associer une nouvelle habitude à une ancienne pour que celle-ci soit plus simple à intégrer.

C'est ainsi : nous changeons progressivement par association et par remplacement d'habitudes. Pas à pas, comme les enfants que nous sommes sur le chemin de la vie.

samedi 25 février 2023

Comme chien et chat – Fragment 1

La raison pour laquelle Kacchan s'en était pris à lui n'était pas son absence d'alter. 

Timidement, le garçon aux cheveux verts s'était approché de lui. 

"Kacchan, j'ai quelque chose à te dire...

- Quoi Deku ? Tu veux que je te remontre comment je fais jaillir des explosions de mes mains ? sourit fièrement Kacchan"

Deku secoua la tête.

"Non, c'est dans l'oreille. Je veux te dire quelque chose."

Le jeune blond avait alors baissé sa main droite et son ami s'était approché, mais au dernier moment, plutôt que de tenir parole et lui murmurer ce qu'il désirait lui dire au creux de l'oreille, il l'embrassa sur la joue.

Katsuki se retira violemment après avoir été immobilisé de stupeur pendant quelques secondes. Ses joues étaient cramoisies, au moins autant que celles de son homologue en face de lui.

"Qu'est-ce que tu fous, putain de Deku !?, s'énerva-t-il en lui décollant sa première droite, ne refais plus jamais ça, tu m'entends !?"

Les deux enfants jouaient ensemble dans un lieu reculé alors personne ne les avait vus ou entendus. 

Au lieu de pleurer comme à son habitude, Deku sourit et s'élança de nouveau sur Kacchan.

Il l'enlaça et le fit tomber à la renverse.

Katsuki, désemparé, fit jaillir des explosions de ses deux mains et alors qu'il s'apprêtait à menacer Deku de lui exploser le dos, celui-ci l'interrompu avec un cri du coeur : "C'est ça !! Tes mains font exactement le même bruit que mon coeur !!".

Katsuki se releva en sueur. Il était dans sa chambre à UA, encore tout habillé dans ses vêtements de sport, allongé sur son lit au-dessus de la couverture. Il avait dû s'assoupir un moment à son retour de l'entraînement.

Le réveil à côté de son lit affichait 18h17. Il était rentré il y a presque deux heures. Avait-il dormi tout ce temps ? Ses nuits étaient plutôt courtes depuis que Lee et Deku s'étaient mis ensemble...

Trop absorbé par son rêve, il mit un temps avant de remarquer que son pantalon n'était pas tout à fait en place : un bout de son pénis en sortait. Il passait sa main dans son caleçon pour ranger son entrejambe lorsqu'il constata que son caleçon était plein de sperme.

Il n'avait pas pu jouir en rêvant de son enfance quand même ?

C'est alors que des coups contre le mur se firent entendre. Katsuki tendit l'oreille. Les gémissements d'Izuku le ramenèrent soudain à la réalité.

Katsuki s'était assoupi une vingtaine de minutes. Tout le monde était sorti pour l'entraînement spécial de Aizawa, sauf lui, Deku et foutu Lee. Les deux premiers étant de corvée de ménage et le dernier... 

"Putain c'est pas bientôt fini votre vacarme !?" hurla Katsuki du haut de ses poumons

Les bruits cessèrent. Il put souffler.

Le blond décida de se lever pour aller se doucher. Il attrapa sa serviette et, au moment d'ouvrir la porte, Deku paru devant lui, vêtu que d'un caleçon, le visage écarlate. Katsuki rougit en le voyant.

"Je suis désolé Kacchan... murmura Izuku, pour le bruit..."

Katsuki fit de son mieux pour reprendre ses esprits.

"Si t'es vraiment désolé, arrête d'en faire. C'est infernal.

- Dé-désolé

- En plus, t'as une voix de pucelle. lâcha-t-il en lui passant devant"

Deku ne bougea pas. Katsuki jeta un coup d'oeil en arrière et remarqua son accoutrement quasi inexistant.

"Et habille-toi avant d'aller voir d'autres gens. Si j'étais ton mec, j'apprécierai pas. En plus, il doit t'attendre alors –

- Sauf que t'es pas mon mec. rétorqua Izuku dont l'air désolé semblait avoir subitement disparu, et "mon mec" comme tu dis n'es pas là alors occupe-toi de ce qui te regarde. Je suis juste venu m'excuser pour le bruit, rien de plus."

Les yeux de Kacchan s'écarquillèrent et la rage commença à monter.

Il se retourna brutalement sur Deku, le repoussant contre le mur et plaquant sa main gauche contre son le mur juste à côté de son visage. 

"Te fous pas de moi, Deku. gronda Katsuki, Personne ne fait de bruit pareil quand il est seul et encore moins dans une autre chambre que la sienne."

Cette fois Deku rougit. Katsuki se redressa.

"Je m'en fous de ce que tu fais et d'avec qui tu le fais, mais calme tes ardeurs. J'ai tout sauf envie de t'entendre jouir."

Cette phrase sembla définitivement taire Izuku. Katsuki s'en réjouit et lui tourna le dos à nouveau. La sensation de sperme séché dans son pantalon était décidément bien désagréable. Exténué, il avait dû céder à ses pulsions en entendant les cris de Deku contre le mur.

"Rien que d'y penser, ça me dégoûte."

Ces paroles achevèrent cette conversation. Katsuki se rendit à la douche, laissant Deku seul en caleçon dans le couloir.

Ils se retrouvèrent une demi heure plus tard pour réaliser leur corvée ménage. Lee semblait effectivement ne pas être là. Izuku s'était rhabillé et Katsuki se sentait beaucoup mieux après une bonne douche.

"Tu sais pour tout à l'heure... commença-t-il, tu l'as pas mal pris j'espère ? 

- De quoi ? demanda Izuku sans lever les yeux de sa corvée, le fait que tu aies dit que je gémissais comme une pucelle, que tu aies insinué que j'essayais de t'aguicher en me présentant en caleçon, que tu m'aies traité de menteur ou que tu aies affirmé que je te dégoutais ?"

Katsuki ne su quoi répondre et Deku enchaîna.

"Parce que j'aurai besoin que tu clarifies à quel moment je devrais ne pas t'en vouloir."

Le blond pesta et Izuku poursuivit.

"Non, je t'en veux pas Kacchan. Je sais que t'es comme ça. T'as toujours été comme ça. C'est le jeu auquel on joue depuis qu'on est gosses non ? Comme chien et chat. Tu passes ton temps à me repousser, mais tu ne supportes pas que j'aille vers quelqu'un d'autre. Et pour info, tu puais le sperme tout à l'heure."

Le concerné se raidit et le garçon aux cheveux verts lui sourit en le regardant finalement.

"Mais t'inquiète, on est amis maintenant. Je sais très bien que tu ne pensais pas à mal. C'est du Kacchan tout craché n'est-ce pas ? Et puis, on peut se le dire, en fait ça excite Lee que je me masturbe dans sa chambre quand il n'est pas là et comme j'ai du mal à y aller profond tout seul, j'utilise des jou–

- Ta gueule Deku."

La colère de Katsuki était froide, son regard noir. Presque blessé.

"Vraiment, ferme ta gueule."

Alors Izuku se tu et ils poursuivirent le ménage dans le plus grand silence.

Le reste du groupe arriva une trentaine de minutes plus tard. Ce soir-là, en apprenant que Deku s'étaient masturbé dans sa chambre, Lee l'avait fait jouir trois fois.

"C'est ça !! Tes mains font exactement le même bruit que mon coeur !!"

Ces paroles avaient désarmé Katsuki qui l'avait serré contre lui. Rien qu'une fois, il l'avait enlacé.

Les jours et les années qui ont suivi, il l'avait ignoré voire pire, refoulant au fond de lui la moindre trace de désir pouvant subsister.

Et pourtant, peu importe les années et le dégoût qu'il éprouvait à savoir que Deku se faisait prendre par Lee, il ne pouvait s'empêcher d'imaginer.

Incapable de dormir, conscient et seul dans son lit, il se masturba au son de Deku pour la première fois.

vendredi 24 février 2023

Voyager entre les mondes

Récemment, j'ai formulé publiquement mon rêve : celui de voyager entre les mondes. Quand je parle de "mondes", je parle de différents univers. Par exemple, voyager dans le monde de One Piece, Naruto, mais aussi celui du temps de Jeanne d'Arc et puis visiter d'autres planètes et pourquoi pas d'autres conscience, d'autres vies...

Vous l'avez compris, j'aime m'échapper de ma réalité.

Mais là où je trouve cela fort est lorsque je me rends compte que tous ces mondes que je désire visiter sont en vérité totalement connectés à ma réalité.

Je m'explique.

Dans mon article d'hier, j'expliquais que j'étais devenue Linami. Et c'est vrai. Je suis devenue le personnage que je visualisais et dont je rêvais par le passé. Et ce, jusqu'aux animaux de compagnie qu'elle avait. 

Cela m'arrivait plusieurs fois d'écrire des choses qui se réalisaient. Et cela m'a fait peur de constater que tout ce que j'avais écris par le passé était en train de se concrétiser. En fait, purement et simplement : mon futur était inscrit dans mon passé. Je ne m'en étais juste pas rendue compte. 

Aujourd'hui, il y a un terme à la mode qui explicite ce phénomène : la manifestation.

Nous manifestons nos désirs profonds dans notre réalité par la seule force de la pensée. C'est là toute la puissance des rêves. 

J'ai imaginé ces mondes, ces situations et ce personnage et ils sont venus à moi.

Plus fou encore : cette semaine j'ai regardé My Dress-Up Darling et à mon cours de dessin manga se trouvait des hina ningyō en l'honneur du Hina Matsuri du 3 mars. Elles étaient fait main et magnifique. Je les ai longtemps regardées et j'ai cru en pleurer.

Les mondes dans lesquels je me projette se présentent dans ma réalité.

Marin, le personnage féminin principal de cet anime est peut-être celui qui me ressemble le plus en termes de personnalité dans ma vie quotidienne. J'étais choquée de trouver un personnage aussi proche de ce que je suis.

Et voilà, ces jolies poupées présentent devant moi.

Comme si elles m'informaient à l'instar de Shiva la semaine passée, qu'elles étaient présentes et que nous faisions partie du même monde. "Je suis là." et vue d'en bas, l'Impératrice posait son regard sur moi. Paradoxalement, je me sentais petite et vulnérable. Il me semblait avoir tant à apprendre.

Le koto, Shiva, les poupées hina... il semblerait que ces cultures m'interpellent et touchent mon âme d'une façon autrement plus forte et profonde que ce que j'ai pu vivre et ressentir jusqu'à présent.

Peut-être que finalement je le vis déjà... ce rêve de voyager entre les mondes.

jeudi 23 février 2023

Évolution Littéraire


Si je compare mon écriture actuelle à celle d'il y a dix ans, elle n'a pas beaucoup changé. Les textes écrits d'une traite comportent toujours cette prose poétique caractéristique de mon style. Seulement, cela doit faire une décennie (littéralement) que je n'ai pas écrit d'histoire. Je veux dire, de vraie histoire, avec des personnages, un contexte, une évolution, etc.

Je n'ai pas pu m'empêcher de faire un petit comparatif tout à l'heure. 

Avant, mes histoires étaient très inspirée, détaillées et belles. Les toutes premières n'avaient pas un très bon niveau, mais celles que j'écrivais à un niveau plus confirmé étaient sincèrement pas mal. Beaucoup mieux que ce que je suis capable de pondre aujourd'hui en tout cas, sans la moindre hésitation.

Là où je péchais par contre et le point sur lequel je me suis grandement améliorée, c'est en termes de structure pure. Au cours des dix dernières années, j'ai beaucoup travaillé sur des contenus courts, allant droit au but. Dans mon travail, il n'y avait pas nécessairement de place pour l'expression artistique ou des descriptions à rallonge qui sont pourtant essentielles à la conception d'une histoire de type romanesque.

Ce qui est paradoxal est qu'avant je voulais raconter des choses, mais je ne savais pas quoi. L'inspiration me venait, les personnages me soufflaient leur histoire et je la découvrais presque en même temps que le lecteur. C'était une expérience aussi exaltante qu'exténuante. Parce que l'inspiration venait comme une envie de pisser - ou de baiser plutôt, ça y ressemblait plus - et que je n'avais aucun autre moyen de la canaliser qu'en l'exprimant ou en la refoulant.

Dans le premier cas, je pondais de très beaux textes mais ne tenais jamais sur la durée (j'ai plein d'histoires inachevées). Dans le second, je me renfermais et cessais d'écrire (il m'a fallu huit ans pour me remettre à écrire des histoires).

Bref, la seconde situation ne m'arrangeait pas plus que la première. Si je n'écris pas, je déprime, et si j'écris sans jamais finir ce que j'entreprends, je perds confiance en moi, me renferme et déprime aussi. Le but c'est quand même d'éviter d'aller mal, non ?

Aujourd'hui, je me pose tout un tas de questions que je ne me posais pas auparavant. Par exemple : comment est-ce que je peux simplifier cette histoire ? ou encore : comment puis-je rendre ce personnage plus réaliste ?. 

Avant, je ne parvenais pas à toucher du doigt la douleur. Aujourd'hui, elle m'est familière et me tient compagnie. Je sais ce que nous avons traversé elle et moi. Je n'ai plus peur d'elle. Enfin, je crois. J'essaye de l'apprivoiser comme je peux, de la diluer dans les textes et les mots que je pose sur papier, car ici elle a un sens. Dans ma vie, en moi, elle n'en a pas. Elle n'en a plus.

C'est ce qui fait la différence, je crois, entre celle que j'étais il y a dix ans et celle que je suis aujourd'hui. Celle d'avant protégeait sa souffrance, un trésor empoisonné alors que celle d'aujourd'hui la présente comme sa vieille ennemie. 

Je parle de "trésor" car, à l'époque, il me semblait n'être qu'une coquille vide, une boule de haine, de tristesse et d'angoisse. Il me semblait n'être et ne posséder rien d'autre que cette douleur. Alors, aussi empoisonné soit-il, ce mal-être était mon trésor. Je le chérissais car il était tout ce que j'avais et tout ce qui me permettait de créer et d'échapper à une vie que je ne maîtrisais pas et refusais de vivre.

Je parle ensuite de "vieille ennemie" car ma douleur n'est plus mon ennemie. Elle l'a longtemps été, mais je comprends aujourd'hui que son message n'était pas "isole-toi, protège-moi" mais bien "ouvre-toi, libère-moi". Vous savez, quand on a la tête sous l'eau, il est facile de confondre les termes... 

Mais depuis que j'ai appris à nager, que je suis remontée à la surface, j'ai compris ce qu'elle disait. Et aujourd'hui, elle est mon amie, ma puissante alliée car elle est témoin de mes batailles, de tous mes échecs et de toutes mes victoires. Elle est ma gloire.

C'est pour cela que j'écris.

J'écris parce qu'il y a des tas de gens dans ma tête qui me parlent, me racontent leurs histoires. J'écris parce que l'enfant que je suis veut tout connaître de ce monde. J'écris parce que, de la contemplation de ma vie, il ne restera rien d'autre que ces écrits.

J'écris parce que je veux qu'un jour quelqu'un tombe dessus, par-delà le temps, par-delà l'espace et soit, comme je l'ai été, instantanément libéré du sentiment de solitude inéluctable que représente l'expérience humaine en ce monde.

J'écris car je veux raconter toutes les vies que j'ai imaginées, sans les avoir vécues, leur donner un sens, une raison d'être.

J'écris car c'est certainement cela ma raison d'être.

En dix ans, j'ai énormément perdu en termes de compétence d'écriture. Je me situe à une espèce de case départ qui n'est pas la plus agréable. Pour comparer, ce serait comme avoir été admis en sixième et devoir redoubler le CP. 

Mais ce n'est pas grave, car aujourd'hui, contrairement à avant, je sais ce que je veux dire. Je n'écris plus pour me soustraire à la souffrance. Je n'écris plus pour placer une trêve sur mon auto-destruction. Je n'écris plus pour exister. J'écris avec une intention. J'écris pour transmettre. J'écris parce que c'est ma raison d'être. 

Je n'écris pas pour exister, j'écris parce que j'existe.

Je suis devenu le personnage que j'ai créé il y a une décennie.

Je n'ai plus besoin de me soustraire à mon existence en me recréant dans des univers fictifs.

Je peux créer mes propres univers. Je peux en être le maître.

Je peux écrire et vivre ma propre histoire.

Je n'attends plus que mon héros vienne me sauver. 

Je suis devenu ce héros.

Je l'ai appelé Linami.

mercredi 22 février 2023

Le Soldat, le Poète et le Roi

Maintenant que j'ai fini la fiction Comme chien et chat, je suis un peu perdue. J'ai publié le premier chapitre tel quel sur WattPad pour voir si ce que je raconte intéresse quelqu'un. J'ai relu les cinq chapitres aujourd'hui et je trouve que l'histoire a pas mal de potentiel, tant du point de vue de la fanfiction que d'une histoire à part entière.

D'un côté, j'aimerai en faire une histoire, de l'autre j'hésite à approfondir le côté fanfiction avant de passer à l'histoire. Est-ce vraiment utile ? Je veux dire, les personnages ne m'appartiennent pas... Même s'il est vrai que je les aime profondément.

Je pense que je fuis en me réfugiant dans la fanfiction. L'histoire que j'ai en tête est immensément plus belle que ces quelques lignes griffonnées en une semaine. L'essentiel est présent dans ce que j'ai précédemment publié, mais ce sont les détails qui font l'oeuvre d'art.

Je crois que je n'ai pas le choix. Il va falloir que je me penche sérieusement sur la question.



Ce qui rend le domaine de la fanfiction si accessible est que l'univers et les personnages ont déjà été pensé pour nous. Nous n'avons rien à inventer, juste à s'inspirer et à raconter. Et c'est très bien ! J'adore faire cela ! 

Cependant, au fond de moi, je me dis que si j'écris c'est peut-être que ces personnages évoquent quelque chose en moi que j'ai besoin de raconter. De fait, je peux bidouiller autant que je veux avec les personnages et les univers des autres, jamais ils ne vaudront le contenu unique que je désire transmettre.

Il y a cette trend sur TikTok en ce moment qui reprend la chanson du Soldat, du Poète et du Roi. Les internautes font un quiz pour déterminer lequel des trois ils sont et, souvent, chacun pense être un personnage qu'il n'est pas. Notamment, nombre d'artistes pensaient être "poètes" et se sont avérés être "rois".

Je savais que je ne serai pas Roi et je pensais ne pas être digne d'être Soldat. Alors, moi aussi je m'attendais au Poète. Et pourtant, j'ai été Soldat.

Le Soldat est décrit comme étant "Droit, fort et violent. Il voit une porte et la casse pour passer au travers. Il se demande, parfois, si la colère est la seule chose qu'il est capable de ressentir. Souviens-toi : l'amour est aussi la passion. Tu fais tes propres règles et tu les suis jusqu'à la mort. Tu essayes et tu oublies qu'il n'y a qu'une seule règle : se battre. Tu es fatigué de te battre. Tu essayes d'oublier cela aussi et tu continues d'avancer. Tu rêves de silence. Ton amour est là où tu guéris. Dieu sait que tu mérites. (Vraiment. Tu le mérites.)"

Le Poète, quant à lui, est celui qui terrasse ses ennemis par la parole et le Roi, celui qui porte le fardeau du monde.

Originellement, la chanson fait référence à Jésus. Le Soldat parle du Messie de l'Ancien Testament qui terrassait les pécheurs et rétablissait la justice. Le Poète parle de l'incarnation de Jésus qui, essentiellement, guérissait par ses mots. Enfin, le Roi évoque le souverain qui récupèrera le royaume et le guidera vers Dieu. 

J'ai pensé réaliser plusieurs reels avec différentes versions de ces chansons. Par exemple, pour une je mettrai Koza en soldat, Vivi en poète et Cobra en roi. Pour une autre, je partirai plutôt sur Katsuki en soldat, Izuku en poète et Shojo en roi.

Beaucoup de fans de mangas et d'animes font la même chose je pense. On associe des personnages à d'autres situations ou on les assimile à d'autres univers. C'est un processus intéressant, d'autant que ces personnages sont tellement bien travaillés qu'ils rendent cette activité possible.

Alors, peut-être bien qu'on pourrait se mettre d'accord sur le fait que Koza serait le soldat, Vivi le poète et Cobra le roi. Tout comme on pourrait également se mettre d'accord sur la répartition mentionnée juste après. Et je pourrais en faire d'autres, et peut-être que vous ne seriez pas d'accord avec. Alors, je pourrais argumenter et à ce moment-là nous pourrions trouver un terrain d'entente. Peut-être même que si l'auteur lui-même s'y mettait, nous partagerions le même point de vue !

Mais la réalité se trouve juste à côté.

La raison pour laquelle Vivi est, pour moi, évidemment le poète est parce que le moment qui m'a le plus touchée dans son histoire est lorsque, perchée en haut de son chateau, elle cri à la cour en guerre "Arrêtez, je vous en supplie, arrêtez de vous battre !". Ses mots sont déchirants car, bien que répétés de façon robotique (en boucle et sur la même tonalité), ils demeurent muets pour la foule qui s'entre-tue.

Mais peut-être que quelqu'un d'autre aurait plutôt placé Vivi en roi et cela aurait été une évidence également. Je veux dire, le Roi n'est-il pas celui qui se voit incombé d'une responsabilité trop lourde à porter ? Cela ne résume-il pas parfaitement le périple de Vivi qui a infiltré l'organisation criminelle qui menaçait son pays ?

Poussons le vice plus loin. Vivi pourrait tout à fait être le soldat. Le Soldat n'est motivé que par une chose : la colère. Cette colère est née de son désir de punir le mal et de rétablir la justice. Selon cette définition, Vivi est totalement le soldat. Elle est prête à démanteler le Baroque Works; sans parler des scènes de profonde colère qui la traverse. Le lecteur peut tout à fait sentir la haine qu'elle éprouve à l'égard de Crocodile.

Oui, mais. 

Si l'on sélectionne le trio Koza - Vivi - Cobra, il est plus pertinent que Vivi soit le poète. Après tout, Koza prend littéralement les armes et Cobra croule sous une responsabilité trop lourde à porter. D'accord, admettons.

Et si nous remplacions Cobra par Luffy, qui se situerait où ? Luffy prendrait-il la place de Cobra, de Koza ou de Vivi ?

La question peut être posée à l'infini et, bien que le débat est intéressant, il ne comporte pas de réelle solution. La vérité est que nous plaçons les personnages sur des positions stratégiques, en fonction de ce que chacun nous évoque.

Quand je dis que Koza est le soldat, Vivi le poète et Cobra le roi, ce que j'essaye de dire c'est : leur dysfonctionnement relationnel me touche. Le malentendu créé par l'antagoniste cause le soldat à devoir prendre les armes, le roi à se faire détrôner et le poète, qui voit la vérité, à se retrouver incapable de la faire entendre.

Finalement, le trio Koza, Vivi et Cobra évoque chez moi des émotions et un ressenti qui sont certainement voulus par l'auteur, mais qui ne seront pas nécessairement provoqués avec la même intensité chez d'autres lecteurs.

Comprendre cela revient à me dire : c'est cela qui me touche et c'est cela que je désire exprimer dans mes histoires.

Le trio Lee, Deku et Katsuki que j'ai constitué dans Comme chien et chat traduit un soldat (Lee) qui accepte de livrer une bataille qu'il sait perdu d'avance, un poète (Deku) qui, quand bien même voit la vérité, fait de son mieux pour la camoufler, et un roi (Katsuki) qui remet son trône en question.

Ces personnages étaient ceux qui me parlaient le plus car ils disposaient des caractéristiques (qualités et défauts) les plus proches de ceux que je recherchais pour exprimer cette dynamique. 

J'aurai tout aussi bien pu choisir Keisuke, Takemichi et Mikey (Tokyo Revengers) pour respectivement incarner le Soldat, le Poète et le Roi ou bien Lee, Deku et Katsuki dans ma fiction. Qui m'aurait contredite ?

La vérité étant que, lorsque nous voulons raconter une histoire, il est peut-être préférable de se laisser porter par le message que nous souhaitons faire passer plutôt que par le personnage en lui-même.

Celui-ci, seul, ne veut rien dire. C'est son contexte qui le crée.

Un peu comme la vie : sans mise à l'épreuve, relation ou expérience, nous ne sommes rien d'autre que des coquilles vides. Notre raison d'être est de se créer indéfiniment pour qu'à la fin notre vie ait un sens, un message à faire passer, une histoire à raconter.

Soldat, Poète ou Roi ? Je l'affirme : nous sommes les trois.

mardi 21 février 2023

Comme chien et chat – Chapitre 5

J'ai pris la décision de faire de cette histoire un livre. L'important pour moi est d'écrire un peu chaque jour, d'avancer progressivement jusqu'à ce que le squelette de cette fiction soit établi. Puis, petit à petit, je développerai chaque chapitre pour en faire quelque chose d'unique. Enfin, les personnages quitteront le monde brouillon qu'est celui de la fanfiction pour devenir des héros à part entière. Est-ce que je m'emporte ? Je laisserai les contenus gratuits en ligne. Je veux juste vraiment créer quelque chose qui m'appartienne. En route pour le cinquième chapitre !

lundi 20 février 2023

Tu seras un homme mon fils

En ce moment, je passe beaucoup de temps à écouter ce texte de Rudyard Kipling interprété par I Murvini et Grand Corps Malade: Tu seras un homme mon fils. J'ai vu il y a quelques temps que ce texte faisait débat auprès des féministes, car le fils y est directement mentionné et pas la fille.

Les traits de caractère décrits sont effectivement des attributs masculins et, quand bien même une fille peut les présenter, il n'en demeure pas moins qu'ils appartiennent à l'archétype masculin dit de virilité.

Ce texte est, pour moi, un guide incroyable sur le chemin de la vie. Chaque vers n'est compréhensible qu'avec le temps et l'expérience et c'est, selon moi, ce qui le rend si riche. On peut en comprendre une version différente à tout âge.

Aujourd'hui, j'aimerai inscrire la mienne.


Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre d'un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;

Cette strophe ouvre le poème. Elle représente pour moi le premier véritable obstacle de la vie d'un homme. Le garçon va construire sa vie. Il va bâtir son empire. Mais ce qui définira son caractère et le marquera à jamais sera le jour où il perdra tout ce qu'il a mis des années à construire. Et cela arrivera, car cela arrive toujours.

Nous passons des années à construire nos vies sur des fondations que nous croyons solides, pour finalement se rendre compte qu'une bourrasque un peu trop virulente aura raison de notre bâtisse.

Alors voilà, sommes-nous capables de contempler les décombres de ce que nous avons mis une vie à bâtir, d'y faire face, de l'accepter en silence et de recommencer comme si de rien n'était ? Quelle force renfermons-nous au fond de notre être ?

Lorsque nous perdons, est-ce que nous désespérons ? Est-ce que nous nous plaignons ? Ou au contraire, sommes-nous capables de regarder la réalité en face et de déclarer "c'est ainsi" sans tenter d'échapper à la douleur ni à la souffrance, mais au contraire, de l'accepter, d'y faire face, de l'accueillir pour la transformer ?


Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Le garçon qui découvre l'amour et le désir va s'en éprendre et en devenir fou. Il ne contrôlera ni ses pulsions, ni ses envies, ni ses sentiments. L'amour et le désir sont de formidables propulseurs de motivation. Ils sont l'ultime raison d'avancer et ce depuis la nuit des temps.

Pourtant, la passion amoureuse est loin d'être la plus saine. Si elle s'utilise comme un carburant puissant, elle s'épuise rapidement et laisse un goût amer à son départ. Qui plus est, son absence pousse à un désespoir si grand que nous nous sentons forcés d'aller chasser un autre coeur, un autre corps, une autre substance qui supplantera ce sentiment et nous permettra d'avancer.

A contrario, la perte de quelqu'un ou de quelque chose de précieux peut nous pousser à nous renfermer sur nous-mêmes afin de ne plus laisser personne nous atteindre. Parvenir à utiliser cette force formidable qu'est l'Amour sans pour autant y succomber ou sombrer entièrement est un art qui s'apprend, comme lors de la première strophe, en faisant face à la douleur, en l'accueillant, en l'acceptant et en la transcendant par la volonté de vivre de nouvelles expériences.

Finalement, être capable de dissocier la haine ou la colère d'autrui de la personne, car nous comprenons que les émotions ne font que les traverser comme elles nous traversent. Ainsi, peu importe les sentiments d'autrui à notre égard et sans céder aux nôtres, être en mesure de défendre ce qui nous est cher et de ne pas se laisser soumettre.


Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d'un seul mot ;

Si la première strophe parlait des atteintes portées à nos biens et la seconde à nos coeurs, la troisième évoque le respect de ses propres valeurs.

Le garçon dit la vérité car il sait qu'il se fera prendre s'il ment. En effet, ses parents et les adultes autour de lui sont capables de lire en lui comme dans un livre ouvert. Mais avec le temps, le garçon apprendra, comme les adultes, à mentir et à camoufler la vérité. Là, les conséquences ne tomberont pas. Et il se trouvera même arrangé parfois.

Là où le garçon devient homme, c'est non pas car il craint la punition parentale ou le coup de bâton du karma, mais bien car la vérité est sa valeur et son code de conduite propre.

Ainsi, nous sommes testés. Sommes-nous capables de dire la vérité, d'être honnêtes, droits et justes dans ce que nous sommes même lorsque personne ne regarde ou pire, nous accable ? Sommes-nous capables de faire face à la calomnie, de nous tenir droits face à l'adversité, le mensonge et la perfidie ?


Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frères
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;

La popularité et la notoriété corrompent le coeur du garçon. Naturellement, celui qui amuse et plait au plus grand nombre va sans cesse chercher cette reconnaissance et cet amour. La course à la reconnaissance peut vite mener à des déboires et faire de l'artiste ou de l'athlète, une simple poupée de jeu.

De plus, lorsque le garçon a traversé les épreuves qui l'ont rendu fort, aisé et haut placé, le défi est de conserver les valeurs qui font son intégrité. Et plus encore, qu'il n'oublie jamais qu'il a un jour été en bas. C'est pour cela qu'il est d'autant plus important de faire partie du peuple lorsque nous nous tenons aux côtés des rois.

Enfin, les amis sont la famille que nous nous choisissons. Être capable d'aimer l'autre, l'étranger que nous avons appris à connaître comme s'il s'agissait d'un frère, d'un membre à part entière de sa famille témoigne d'une certaine grandeur d'âme.

Seulement, comme vu lors de la seconde strophe, ne pas non plus laisser cet amour virer à l'obsession ou au laxisme. Ne pas tout tolérer sous prétexte que nous aimons la personne. Ne pas non plus idéaliser, adorer un autre homme. Car le véritable amour ne se trouve pas dans l'acceptation ou la dévotion totales qui sont plutôt synonymes de soumission, mais bien dans le respect mutuel et l'amour sain.


Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n'être qu'un penseur;

La connaissance est un art qui se développe au fil des ans. Le garçon pense tout connaître. Il ne devient homme que lorsqu'il se rend compte qu'il ne sait rien. D'où l'intérêt et la pertinence de sans cesse apprendre à observer, filtrer et, évidemment, vivre le monde qui nous entoure. Car ce dernier se renouvèle chaque jour et nous dévoile de nouvelles facettes de lui-même et, par écho, de nous-mêmes.

Lorsque nous avons trop vécu, trop observé et trop connu, le danger est que nous soyons désormais certain de tout savoir. Contrairement au garçon qui n'a pas l'expérience, le garçon qui l'a vécue peut s'enfermer dans une pensée unique et fermée à toute possibilité de changement ou de différence.

Suivant une thématique similaire, le rêve représente l'idéal. Avoir en tête un idéal est important, si ce n'est essentiel à la vie de l'homme car cet idéal est ce qui déterminera ses objectifs. Cependant, placer l'idéal au-dessus des réalités humaines ne conduit qu'à la destruction et au chaos de soi et des autres.

Enfin, être capable de se faire sa propre opinion compte tenu de son vécu et de celui d'autrui. Mais sans jamais oublier que l'action va de paire avec la pensée. Si la pensée est seule, nous nous complaisons dans un monde imaginaire et nourrissons un état qui pourra s'avérer anxiogène. Lorsque la pensée est formulée, elle doit être traduite en action afin de permettre à l'homme cohérence et intégrité.


Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant ;

Cette strophe rappelle simplement les vertus primaires de la virilité. L'homme est capable de fermeté sans accès de colère, de courage sans témérité et de vertus sans en tirer de profit social.

Le garçon devient homme lorsqu'il apprend à maîtriser et à pondérer ses émotions.


Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,

Après s'être forgé en se battant contre le monde et contre lui-même, le garçon pourra rencontrer le succès après l'échec. Là encore, pour devenir un homme, il devra comprendre que l'un ne va pas sans l'autre. Triomphe et Défaite ne sont que deux revers d'une même médaille, d'où le nom de "menteurs".

Aussi important soit-il de ne pas se laisser embarquer par le désespoir de l'échec, il ne faut pas non plus céder aux plaisirs de l'abondance artificielle. Tout ce qui est acquis un jour peut être retiré. Échouer aujourd'hui ne signifie pas échouer demain autant que gagner aujourd'hui ne signifie pas gagner demain.

Ce qui fait la différence entre l'homme et le garçon n'est pas le nombre de succès que l'un est capable d'enchaîner par rapport à l'autre. C'est combien de fois avons-nous pu relever la tête et garder le sang froid lorsque tous les autres cédaient à la panique et au désespoir ? C'est combien de fois avons-nous pu garder les pieds sur terre et la vue claire lorsque tous les autres cédaient aux tentations et aux plaisirs artificiels ?


Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un homme, mon fils

Lorsque le garçon ne craint plus les sanctions des Rois ni les sorts des Dieux et est capable de provoquer la Chance et d'atteindre la Victoire, alors tout obstacle et toute adversité devient une opportunité et un tremplin dans sa vie.

Mais plus que tout, au-delà de tout ce que le garçon aura obtenu, il aura gagné une chose plus précieuse encore : le garçon sera devenu un homme.

Symboliquement, il dominera son monde, mais la véritable réussite résidera dans le fait qu'il se dominera lui-même.

dimanche 19 février 2023

Comme chien et chat – Chapitre 4

Les journées que je passe à ne rien faire sont vraiment les meilleures. J'adore rien faire. On ne s'ennuie pas ! Je lis, je mange, je regarde des animes, je dors avec mes chats et puis surtout je réfléchis à de nouvelles histoires et créations ! Mon esprit navigue sur les mers de l'imagination avec folie et moi ? J'ai l'impression d'être perchée dans les nuages ! C'est parti pour le chapitre 4 !

samedi 18 février 2023

Maha Shivaratri

Le mois dernier j'étais en Inde. J'ai accompagné ma mère avec un groupe pour visiter le nord du pays. L'expérience que j'ai vécue là-bas était intemporelle.

Nombre de mangas ou animes que je suis tirent leur inspiration d'histoires hindoues, à commencer par One Piece et Dragon Ball, avec Hanuman. 

Parmi ces dieux et divinités, il y en a un qui m'a toisé de loin : Shiva.

Son nom m'est resté depuis mon premier voyage en Inde en 2018. Et puis, Shiva c'est aussi une marque de produits ménagers en France. Shiva a bien plus d'influence sur notre monde que l'on lui reconnait.

Lorsque j'étais en Inde, j'avais peur de revenir en France. Il me semblait que tout ce que je vivais là-bas, s'effacerait à la minute où j'aurai foulé mon sol natal... et je n'avais pas complètement tort. 

Le retour en France m'a rendue aigrie et terne. Ici, je suis constamment enfermée chez moi et je ne parle à pas grand monde. Je n'ai pas d'amis, pas d'entourage proche autre que ma mère et mes chats. Je me sens seule et pas à ma place.

En Inde, il me semblait être chez moi partout.

Cette aisance et ce sentiment d'être en un lieu familier est inestimable. J'aurai aimé en profiter un peu plus longtemps.

Ici, ma carapace est épaisse. Je me rends bien compte que ce ne sont ni les lieux, ni les gens, c'est moi qui ait un problème et ne parvient pas à m'ouvrir comme je le fais à l'étranger.

Ici, j'ai été trop blessée. Mon coeur et mon corps ne parviennent pas à s'aligner.

Alors, quand je suis allée prier Shiva avec ma mère aujourd'hui, c'était un peu compliqué.

Un concours de circonstances a fait que nous avons eu l'occasion d'assister à Maha Shivaratri ensemble. Et, par moments, je me suis sentie transportée. Mais ce n'était même pas un quart de ce que j'ai pu ressentir en Inde.

Enfin, un quart, c'est toujours mieux que rien.

J'ai appris, lors de cette cérémonie, que Shiva avait 54 noms. En réalité, ce sont les 54 Shakti Sthalas ; soit : des lieux de prière divins associés aux qualités de Shakti que Shiva aurait laissé tomber en marchant dans toute l'Inde avec le corps à moitié brûlé de sa bien aimée.

54 bouts de son amour, éparpillés un peu partout.

Je mentirai si je n'avouais pas que cette histoire a fait écho à celle de ce blog. 

J'ai choisi "54" pour une raison qui n'était pas Shiva, mais Shiva se présente comme une raison supplémentaire.

En réalité, ce soir, j'ai eu deux certitudes. 

La première est la même à chaque fois : une confirmation de plus que mon plus grand désir est de servir Dieu.

La seconde est que Shiva s'est présenté à moi pour me dire "je ne t'oublie pas".

Ni ce que j'ai ressenti au temple Krishna, ni ce que j'ai demandé à Hanuman, ni les voeux que j'ai formulés à Phushkar ou à Bikaner n'ont été oubliés. 

Ce n'était pas un rêve. Ce que j'ai vécu était bien réel et bien intégré dans ma vie actuelle. Ce n'était pas qu'une parenthèse. C'était mon existence, sa véritable essence.

Au fond de ce trou noir, de cet abysse que représente cette ville et ces lieux, cette soirée m'est apparue comme un espoir.

Je suis trop terne et trop aveugle pour percevoir la lumière. Mais aujourd'hui, contrairement à avant, je n'ai pas besoin de voir la lumière pour savoir qu'elle est là.

Je sais qu'elle brille, me guide et m'attends de l'autre côté de ce tunnel sans fin. Je n'ai qu'à avancer, à suivre pas à pas cette existence que je peine parfois à tracer.

Mes amis, mes guides sont là. Je le sais. Peu importe combien je me sens seule, j'ai la certitude de ne pas l'être. Tous les jours, ils se tiennent à mes côtés, m'aident, m'aiment et me guident. Tous les jours et sans relâche.

Je n'ai pas le droit de perdre ou d'abandonner. Je refuse de perdre et d'abandonner.

Je veux continuer le combat, main dans la main avec mes propres démons. Continuer de les aimer, de les apprivoiser, de les nourrir et, quand le jour viendra, je les présenterai à Dieu comme mes plus beaux péchés.

Je leur aurai donné des noms. Je les aurai aimé, de tout mon coeur, de toute mon âme, ces recoins sombres de mon esprit tordu. Peut-être que j'arriverai même à me pardonner.

Merci Shiva.

Maha Shivaratri.

(Je salue l'Eternel Shiva Lingam.)

Kumkuma Chandana Lepitha Lingam

Celui qui est béni par le safran et le bois de santal

Pankaja Haara Sushobhitha Lingam

Celui qui magnifiquement décoré par des guirlandes de lotus

Sanchitha Paapa Vinaashaka Lingam

Et qui détruit les péchés accumulés (de plusieurs vies)

Tat Pranamaami Sadaa Shiva Lingam

Je salue cet Eternel Shiva Lingam.

Évolution Littéraire 2

J'ai revu mes objectifs rédactionnels à la baisse. Désormais, je comptabilise toute forme d'écriture autre que relatif à mon activit...